Il serait
évidemment impossible de parler d’un accent brésilien tout comme d’un accent
portugais, vu la diversité des façons de parler dans ces pays. (Vous noterez au
passage que compte tenu de mon
manque de connaissance, je ne mentionne même pas les variantes africaines de la langue, encore moins l’asiatique et la timorienne.) Toutefois, il y a des caractéristiques propres à chacun des côtés de l’Atlantique :
manque de connaissance, je ne mentionne même pas les variantes africaines de la langue, encore moins l’asiatique et la timorienne.) Toutefois, il y a des caractéristiques propres à chacun des côtés de l’Atlantique :
Le L en fin de
syllabe : Tandis que cette lettre est bien marquée chez nos
cousins ibériques, elle tend à devenir un simple ‘‘ou’’ chez nous. Au Brésil,
on dira [maw] pour mal (‘‘mal’’) et
pour mau (‘‘mauvais’’,
‘‘méchant’’) ; au Portugal, on dira [mawl] pour le premier et [maw] pour
le dernier.
Le D et le T suivis d’un son
[i] : Une bonne partie des Brésiliens prononcent dj et tch dans ces
situations, ce qui ne se vérifie pas au Portugal. Pour dia (‘‘jour’’, ‘‘journée’’) et tia
(‘‘tante’’), les Portugais disent simplement [d'iᵃ] et [t'iᵃ], alors que nous
disons [ʤ'iᵃ] et [ʧ'iᵃ].
Les consonnes
intervocaliques douces des Portugais : Il est à noter également que les Portugais ont une
manière particulière de prononcer le D entre voyelles : quand ils disent nada (‘‘rien’’), ils font un [đ] très
doux, un peu comme les Espagnols – la prononciation brésilienne fait un [d]
plus marqué. Il en va de même pour le B et pour le G intervocaliques.
Les diphtongues EI e OI : Au Brésil on distingue encore le EI et le
OI dits ‘‘fermés’’ (prononcés [eı] et [oı]) et le EI et le OI dits ‘‘ouverts’’
(pronocés [ɛı] et [ɔı]) ; c’est ainsi que aldeia (‘‘petit village’’) se prononce [awd'eıᵃ] et ideia (‘‘idée’’) se prononce [id'ɛıᵃ]. Cette
fifférence phonétique n’existe plus au Portugal.
Le E atone : Un trait du portugais lusitanien qui
déroute certains Brésiliens, c’est l’habitude portugaise
d’ « avaler » le E atone de certains mots. À Lisbonne, on
entendra [sm'anᵃ] pour semana
(‘‘semaine’’), alors qu’à Rio, on scandera [sem'ãnᵃ]. Les chanteuses de fado
prononceront crer (‘‘croire’’) et querer (‘‘vouloir’’) de la même
façon : [kr'er]. Dans un air de samba, on aura moins de mal à percevoir la
différence entre [kr'er], pour le premier, et [ker'er], pour le dernier.
En plus d’être annulé,
au Portugal le E atone peut aussi être prononcé [ɨ], un son difficile à décrire
sans avoir recours à un vocabulaire trop technique – pour simplifier, disons
simplement qu’il s’agit d’un [i] que l’on articule sans trop élever la langue. Cette explication
n’éclaircissant peut-être pas vraiment les choses, je vous conseille d’observer comment un
Portugais prononce des mots comme que
et de : [kɨ] et [dɨ]. Au Brésil,
on dit [ki] et [ʤi].
La nasalisation : Au Portugal, le diphtongue nasal formé
dans des mots tels que bem (‘‘bien’’)
a une réalisation très ‘‘ouverte’’, [b'ajɲ], alors qu’il est très nasalisé au
Brésil [b'ẽjɲ]. D’une manière générale, me semble-t-il, les Portugais
nasalisent moins que les Brésiliens. C’est ainsi qu’ils diront [difr'ɛnt] pour diferente (‘‘différent(e)’’), alors que
nous dirons plutôt [ʤifer'ẽʧ'i].
Le ‘‘chuintement’’ : Il y a beaucoup de régions au Brésil où
le S en fin de syllabe est prononcé ch
(notamment à Rio et dans certaines régions du Nordeste) – on rigole souvent à
propos du carioca esperto (le natif de Rio débrouillard et
beau parleur), en traînant bien le S. Mais au Portugal, il arrive un phénomène
fascinant : dans certains mots où on trouve le groupe de lettres SC, le S
en fin de syllabe, prononcé ch, finit
par « avaler » le C qui le suit, ce qui fait que nascimento (‘‘naissance’’) soit prononcé [naʃim'ɛntᵘ] au pays de
nos ancêtres, alors que l’on dit [nasim'ẽtᵘ] chez nous.
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