segunda-feira, 18 de abril de 2016

En général, ce que dit la presse française à propos de la situation politique au Brésil n'est qu'un écho de la presse locale. Il échappe sans doute aux journalistes français le caractère fortement partisan des grands groupes médiatiques brésiliens, qui mènent tous une guerre déclarée contre le gouvernement, à coup d'intox ou même de mensonges, et ce depuis le début du premier mandat de Lula, en 2003. 

N'oublions pas qu'il s'agit d'un paysage audiovisuel extrêmement concentré : en effet, six familles détiennent l'écrasante majorité des journaux, magazines, radios et chaînes télévisées brésiliens et leurs affinités politiques avec une droite ultralibérale ne sont plus à démontrer.

C'est donc avec plaisir que j'ai lu l'article ci-dessous, qui tient compte de la complexité de la situation au Brésil et, surtout, du cynisme de ceux qui disent mener la procédure de destitution de Mme Rousseff pour "combattre la corruption". Il pourra vous éclairer mieux que les flashs info du JT de 20 heures.


Dans le Charlie Hebdo de la semaine dernière, on trouve aussi une interview très intéressante, qui décrit bien le genre de droite qui veut reprendre le pouvoir au Brésil.

quinta-feira, 24 de março de 2016

L'actualité politique au Brésil

Vous vous posez peut-être des questions sur la crise politique traversée par le Brésil en ce moment. Si vous suivez l'actualité brésilienne par le biais des médias français, vous risquez de n'avoir qu'une transposition de ce qui est dit par les journalistes des grands groupes brésiliens, eux-même directement impliqués dans le climat délétère aujourd'hui installé dans mon pays. 

En effet, contrairement à ce que peuvent faire croire les médias, le Brésil ne vit pas une sorte de "soulèvement du peuple enfin décidé à en finir avec la corruption", mais plutôt une grande avancée des mouvements conservateurs, largement épaulés par de médias plus que partiaux, décidés à renverser Mme Rousseff coûte que coûte. 

L'ambiance est électrique, chargée d'une polarisation telle qu'un militant de gauche n'a pas intérêt à passer près d'une manifestation pour la destitution de la Présidente : certains ont échappé de peu au lynchage. Parfois, il suffit d'avoir le malheur de passer habillé en rouge (couleur du PT, la parti de Mme Rousseff) pour se faire insulter, voire agresser. Certains manifestants tiennent des discours scandaleux, comme la dame ci-dessous :

"Dilma, dommage qu'on ne vous ait pas pendue dans le DOI-CODI. Dehors Dilma et le PT."
Le DOI et le CODI étaient des organes chargés de la répression à l'opposition sous la dictature militaire, dans lesquels Mme Rousseff, qui participait à des mouvements de résistance armée, a été emprisonnée et torturée pendant plusieurs mois.
Si vous voulez des explications plus approfondies, je vous conseille les articles publiés par le site Autres Brésils.